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SIXIÈME  DIMANCHE  ORDINAIRE B (11 Février 2018)

 

 Lv13,  Ps 101,  1 Cor 10, Mc1, 40-4

Guérison de la lèpre ou guérison du lépreux

 

FIL  CONDUCTEUR :C’est un double drame que vit cet homme qui se précipite aux pieds de Jésus, atteint de cette maladie horrible, mais aussi, relégué, séparé des siens et de tout contact avec les gens dits « normaux » !

 Obligé de signaler son « impureté » (cf Lv 13), dans toute rencontre, il doit piétiner sa propre dignité humaine!Jésus comprend d’emblée l’intensité de cette souffrance exprimée dans la supplication, par cet homme, non pas d’abord d’être guéri, mais d’être avant tout « purifié », ce qui signifiait rentrer dans la communauté humaine ! Jésus répond alors immédiatement à cet appel pathétique! Allons-nous répondre aussi vite que lui quand nous sommes sollicités dans ce même domaine de la compassion à la souffrance de l’autre ?

 PRINCIPAUX  POINTS       :

1)     C’est une guérison globale dont Jésus veut faire bénéficier tous les hommes et pas seulement une guérison physique. Il sait, mieux que nous-même, combien l’altération de notre dignité d’image de Dieu, nous atteint en profondeur. Aussi, c’est sans retard qu’il exercera toujours sa compassion envers nous dans ce domaine ! Mais avons nous toujours conscience des altérations de notre dignité dont nous-mêmes sommes responsables ?

2)     Cette guérison doit comporter un rétablissement de relations inter humaines conformes à la Loi d’amour. Donc, un rétablissement de la dignité de chacun, reconnue par tous.

3)     Il faut donc que nos relations inter humaines soient « purifiées » de toutes les causes de méfiance, crainte, peur, d’une part et de tous les préjugés illégitimes occasionnant mépris, exclusion, d’autre part.

4)     En implorant sa « purification », et pas seulement le « blanchiment» de sa lèpre, le lépreux montre qu’il désire sa guérison globale avec rétablissement de sa totale dignité d’homme au milieu des hommes.

5)     De plus, en affirmant que Jésus peut accéder à son désir (car il a compris qu’il rejoint le désir de Jésus lui-même), il témoigne que Jésus est bien celui qui vient guérir l’humanité et la sauver…et qu’il est donc le Messie.

6)     Ainsi, dés que nous prenons conscience de notre «  lèpre relationnelle » et que nous demandons l’aide de Jésus, il se précipite pour nous guérir, comme on vient de le voir! Par contre, il ne peut agir en faveur de celui qui n’a pas conscience de sa « lèpre relationnelle» et de ses conséquences !

7)     Quand nous sommes ainsi dans l’aveuglement sur nous-mêmes, nous nous étonnons parfois de n’avoir aucune réponse de Dieu à nos demandes de soulagement des difficultés que nous voyons nous accabler! Qu’est donc devenue la promptitude de Jésus, exprimée pour le lépreux ?

8)     Serait-ce parce que nous faisons partie de ceux qui ne se savent pas « malades » ? S’il en est ainsi, il est temps de se ressaisir, il est grand temps que j’arrête de me plaindre des conséquences de « ma lèpre » et que je m’attaque, avec l’aide de Dieu, qui alors m’écoutera et agira de suite, aux causes mêmes de ce mal qui me ferme la vraie relation d’amour avec le prochain, avec Dieu, avec moi-même.

9)     Quelles sont ces causes d’altération de ma relation, de mon identité ?

-         L’indifférence au prochain : le silence, la mutité volontaire, comme pour bien marquer que l’autre compte peu pour moi. Ou encore la négligence dans ma présentation, que je ne soigne plus du tout ! Négligence qui peut même aller jusqu’à l’absence de propreté élémentaire, provoquant du dégoût autour de moi.

-         Les jugements sans appel et sans clémence portés sans cesse sur les autres, qui ne trouvent aucune indulgence de ma part, mais au contraire une critique constante allant jusqu’à l’intolérance.

-         L’égoïsme, qui consiste à se moquer du bonheur des autres en ne faisant que ce qui satisfait mes désirs à moi. Cela entraîne une « paresse affective », c'est-à-dire un renoncement à tout effort en vue du bonheur de l’autre, donc au rejet pur et simple de l’amour !

-         Enfin, la banalisation du mensonge : on finit par « mentir comme on respire » et on ne s’en aperçoit même plus. C’est l’ ouverture de la porte au « père du mensonge » qui s’infiltre alors dans nos moindres relations.

Voilà bien les signes de « lèpre relationnelle » à présenter aujourd’hui à Jésus humblement en le suppliant : « Seigneur, si tu veux, maintenant même, tu peux me purifier ! ». La réponse, nous la connaissons ! Alors, pourquoi attendre ?

Michel  ANDRE, diacre   jeannemichel.andre@gmail.com

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